Serveur DNS

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Présentation

Introduction

DNS est un protocole permettant d'associer à une IP un nom de machine et réciproquement. Le service utilisé pour assurer cette fonction est Bind.

L'inventaire des zones gérés par le serveurs DNS sont renseignés dans le fichier /var/named/chroot/etc/named.conf. Les fichiers de zone sont stockés /var/named/chroot/var/named/.

Le nom de domaine

Bind est un serveur de DNS. Le DNS permet de gérer les noms de domaines qui régissent aujourd'hui le nommage du réseau Internet. Aujourd'hui, il est rare que l'on accède à un serveur directement par son adresse IP sauf si l'on veut se soustraire à l'étape de résolution DNS (pour du debuggage, par exemple).

Un nom de domaine est composé généralement de deux parties. Voici par exemple un nom de domaine : ncad.fr Avec :

  • ncad : qui désigne le domaine;
  • fr : qui désigne l'extension de domaine.

Le rôle du Registry ou Registre

Le DNS est un système hiérarchisé. L'extension de domaine est gérée par une entité nationale - dans le cadre des extensions ccTLD comme .fr pour la France - ou par des entités tiers internationales - pour les extensions génériques gTLD comme l'extension .com.

Ces entités qui assure la gestion technique d'une ou plusieurs extensions de domaine ccTLD et/ou gTLD sont appelées registry ou registre pour l’appellation française.

Les registres ne s'occupent uniquement de l'aspect technique de leur extension. L'aspect commercial est délégué aux registrars / bureaux d'enregistrement.

Le rôle du Registrar ou Bureau d'enregistrement

Lors de son lancement, le registre peut faire la promotion de son extension. Cependant, sa vente et son dépôt sont gérées par les Bureaux d'enregistrement ou Registrars.

Ces Registrars sont des sociétés de service, ils peuvent être des hébergeurs web ou encore des opérateurs de télécommunication. Ils sont l'interface entre le Registrant (celui qui veut déposer un nom de domaine) et le Registry (l'organisme qui gère l'extension du domaine).

Pour pouvoir exister, un domaine doit obligatoirement être déposé dans l'une des nombreuses extensions de domaine. Le dépôt doit être effectué via le Registrar en respectant les conditions de dépôt propres à chaque extension (nationalité du Registrant, âge, pays de résidence, forme juridique, ...).

Une fois déposé, le nom de domaine doit être hébergé sur deux serveurs DNS. Le premier est désigné comme serveur primaire. C'est sur ce serveur que les modifications sur la zone seront opérées. Le seconde serveur est un serveur secondaire. C'est un serveur de sauvegarde en cas de panne du serveur primaire. Ces serveurs doivent être indiqués au Registre lors du dépôt du nom de domaine. Généralement, le Registrar fournit deux serveurs DNS pour héberger la zone DNS du nom de domaine déposé.

Ainsi, la zone DNS est la matérialisation du nom de domaine d'un point de vue technique sur le DNS. Cette zone est hébergée sur au moins deux serveurs DNS. Le Registre déclare le nom de domaine et indique quels serveurs DNS hébergent la zone DNS du nom de domaine déposé pour permettre sa résolution.

Le WHOIS

Le whois est une base de données propres à chaque Registry. Cette base administrative permet d'enregistrer les contacts d'un nom de domaine qui sont :

  • le registrant : la personne qui a déposé le nom de domaine et qui est titulaire de ce dernier;
  • le contact administratif : souvent le même contact désigné que pour le registrant. Cette personnes peut effectuer les opérations aussi bien techniques (ajout, modification, suppression d'enregistrements sur la zone DNS) que administratives (modification des contacts pour le nom de domaine, changement des serveurs de zone DNS, demande de l'auth-code pour le transfert du nom de domaine) sur le nom de domaine.
  • le contact technique : Ce contact peut effectuer les opérations techniques sur le nom de domaine.

Il est important de tenir à jour cette base WHOIS. En cas de litige (propriété du nom de domaine, modifications techniques) seuls les contacts figurant dans cette base sont juridiquement reconnus.

Pour consulter la base WHOIS d'un Registry, il suffit de se rendre sur le site web du Registre. Par exemple, pour l'extension .fr c'est le site du Registry AFNIC. On peut également la consulter en ligne de commande depuis un terminal grâce à la commande Whois. Si le système d'exploitation ne connaît pas le serveur Whois à interroger on peut spécifier ce dernier avec l'argument -h :

whois ncad.fr


whois -h whois.ovh.net ncad.fr

Le Whois indique quels serveurs de DNS seront interrogés pour résoudre le nom de domaine. Prenons l'exemple du nom de domaine ncad.fr en interrogeant le Whois de l'Afnic sur son site Internet :

Whois ncad.fr

Dans cette exemple, les serveurs DNS autoritaires pour la zone DNS ncad.fr sont :

  • en primaire : dns10.ovh.net
  • en secondaire : ns10.ovh.net

Ce sont ces serveurs qui seront sollicités pour toutes résolutions de la zones DNS ncad.fr.

Bind9

Présentation

Bind9 est un serveur DNS. Il permet d'héberger une voir plusieurs zones DNS. Bind9 est un service fonctionnant sous Linux qui est gratuit sous licence libre.

Pour héberger un nom de domaine sur un serveur DNS personnel il faudra valider les conditions techniques suivantes : - disposer de deux machines assurant le service DNS; - les deux machines doivent disposer de deux adresses IPv4 fixes, publiques et différentes; - les deux machines devront être déclarer sur le Whois du Registry en tant que serveur DNS pour les noms de domaines dont elles hébergerons les zones DNS.

Installation

Depuis les dépôts

Bind9 est disponible dans les dépôts Debian et Ubuntu. Il suffit donc d'installer le paquet le bind9 :

sudo apt-get install bind9

Une fois installé, Bind9 dispose des fichiers et répertoires suivants :

  • /etc/bind/ : répertoire où sont stockés les fichiers de configuration généraux du service et ceux des zones;
  • /etc/init.d/bind9 : script permettant d'arrêter, démarrer, redémarrer le service bind9.

Création d'une zone DNS

Dans cet exemple, nous allons définir sur le serveur DNS Bind9 la zone ncad.fr. Pour cela, nous allons agir sur deux fichiers :

  • /etc/bind/named.conf.default-zones : pour déclarer le nom de domaine et son fichier de zone dans Bind9;
  • /etc/bind/ncad.fr.hosts : fichier de zone à créer contenant tous les enregistrements DNS du nom de domaine ncad.fr.

Définition du nom de domaine

Nous allons indiquer à Bind9 quel fichier il doit consulter pour résoudre le nom de domaine ncad.fr. Ce fichier hébergera la zone DNS du nom de domaine ncad.fr et devra donc être crée. On édite le fichier /etc/bind/named.conf.default-zones et on y ajoute les informations suivantes :

zone "ncad.fr" {
        type master;
        file "/etc/bind/ncad.fr.hosts";
};

Avec :

  • type master : pour indiquer à Bind9 qu'il est le serveur primaire pour cette zone;
  • file "/etc/bind/ncad.fr.hosts" : fichier où sera hébergé la zone DNS.

Création de la zone DNS ncad.fr

Maintenant, il faut créer le fichier contenant la zone DNS permettant la résolution du nom de domaine ncad.fr. Dans cette zone on va y renseigner un enregistrement SOA (Start Of Autority) et un enregistrement NS (Name System).

$ttl 38400
$ORIGIN ncad.fr.
@ IN SOA 10.0.0.170. tech.ncad.fr. (
      2012121601 // sérial number au forma aaaammjjnn
      10800
      3600
      604800
      38400 )
      NS 10.0.0.170.

L'enregistrement SOA permet de définir le serveur primaire de la zone, son numéro de série et des informations relatives à sa durée de vie et à sa mise en cache. Les deux enregistrements NS permettent d'indiquer sur quels serveurs DNS (primaire et secondaire(s)) sont hébergés la zone DNS.

Ceci est une configuration minimale de la zone. Il sera nécessaire d'y ajouter des enregistrements DNS supplémentaires si l'on souhaite héberger un site web ou créer des boîtes mails avec son nom de domaine.

Ajout d'un enregistrement A

Les enregistrements DNS de type A permettent d'affecter à une un nom de domaine une adresse IP.

Par exemple, on souhaite héberger un site web qui aura pour adresse www.ncad.fr. Pour cela on définit les paramètres suivants :

  • adresse IP du serveur hébergeant le site web : 10.0.0.140.
  • adresse du site web : www.ncad.fr.

Dans la zone DNS, ces paramètres prendrons la forme suivante :

www   IN A 10.0.0.140

Au final, la zone DNS ressemblera à ceci :

$ttl 38400
$ORIGIN ncad.fr.
@ IN SOA 10.0.0.170 tech.ncad.fr. (
      2012121602 // serial number à incrémenterà chaque modification
      10800
      3600
      604800
      38400 )
      IN NS 10.0.0.170.
www   IN A 10.0.0.140

L'enregistrement DNS s'ajoute à la suite. Chaque ligne dans le fichier de configuration de la zone correspond à un enregistrement DNS.

Une fois l'enregistrement crée il faut redémarrer la service Bind9 pour que les modifications soient prises en compte. Il faut également incrémenter le serial number dans la zone.

/etc/init.d/bind9 restart

Pour vérifier que l'enregistrement a bien été chargé sur la zone, on peut exécuter la commande suivante en interrogeant directement le serveur DNS primaire :

nslookup www.ncad.fr 10.0.0.170
Server : 10.0.0.170
Address : 10.0.0.170#53

Name : www.ncad.fr
Address : 10.0.0.140

Ajout d'enregistrements MX

Les enregistrements MX sont des enregistrements DNS qui permettent de définir le(s) serveur(s) de messagerie assurant le traitement des mails entrant pour le nom de domaine.

Par exemple, pour le nom de domaine ncad.fr ce sont les serveurs de messagerie de l'hébergeur OVH qui gèrent les boîtes mails en @ncad.fr. Il faut donc définir les enregistrements MX pointant vers les serveurs de messagerie d'OVH :

      IN MX 5 mx1.ovh.net.
      IN MX 10 mx2.ovh.net.

Les valeurs 5 et 10 sont des poids qui permettent de définir des priorités pour les serveurs déclarés. L'enregistrement qui a le poids le plus faible est prioritaire.

La commande dig mx permet d'obtenir la liste des serveurs de messagerie pour une zone DNS donnée. Ainsi on peut vérifier si les enregistrements DNS ci-dessus ont bien été pris en compte :

dig mx ncad.fr @10.0.0.170

Et qui retourne les informations suivantes :

; <<>> DiG 9.7.3 <<>> mx ncad.fr @10.0.0.170
;; global options: +cmd
;; Got answer:
;; ->>HEADER<<- opcode: QUERY, status: NOERROR, id: 20841
;; flags: qr aa rd; QUERY: 1, ANSWER: 5, AUTHORITY: 0, ADDITIONAL: 0
;; WARNING: recursion requested but not available

;; QUESTION SECTION:
;ncad.fr.			IN	MX

;; ANSWER SECTION:
ncad.fr.		86400	IN	MX	5 mx1.ovh.net.
ncad.fr.		86400	IN	MX	10 mx2.ovh.net. 

;; Query time: 43 msec
;; SERVER: 10.0.0.170#53(10.0.0.170)
;; WHEN: Sun Dec 16 23:00:40 2012
;; MSG SIZE  rcvd: 158

Ajout d'un enregistrement CNAME

Un enregistrement CNAME désigne un alias. Ce type d'enregistrement pointe donc vers un nom de domaine plutôt qu'une adresse IP.

Par exemple, on veut créer l'enregistrement ftp.ncad.fr afin d'accéder au serveur FTP hébergeant le site web www.ncad.fr. Or, le serveurs FTP et le site web désignent la même machine et donc la même IP. On va donc insérer l'enregistrement suivant :

ftp    IN CNAME www

On aurait pus créer un enregistrement de type A à la place. Cette enregistrement aurait été définit de cette manière :

ftp    IN A 10.0.0.140

Pour vérifier que l'enregistrement a bien été chargé sur la zone, on peut exécuter la commande suivante en interrogeant directement le serveur DNS primaire :

nslookup ftp.ncad.fr 10.0.0.170
Server : 10.0.0.170
Address : 10.0.0.170#53

ftp.ncad.fr canonical name = www.ncad.fr
Name : www.ncad.fr
Address : 10.0.0.140

Contenu final de la zone ncad.fr

Au final, la zone DNS de ncad.fr ressemble à ceci :

$ttl 38400
$ORIGIN ncad.fr.
@ IN SOA 10.0.0.170 tech.ncad.fr. (
      2012121604
      10800
      3600
      604800
      38400 )

      NS 10.0.0.170.

      IN MX 5 mx1.ovh.net.
      IN MX 10 mx2.ovh.net.

www   IN A 10.0.0.140
ftp    IN CNAME www

Certains outils existent pour vérifier le contenu d'une zone DNS et ainsi détecter les erreurs. L'Afnic propose un outil nommé ZoneCheck qui permet de vérifier la validité d'une zone.

Création d'une zone DNS inverse

Dans cet exemple, nous allons définir sur le serveur DNS Bind9 la zone inverse 0.0.10.in-addr.arpa qui gérera la résolution inverse des adresses IP du réseau 10.0.0.0/24. Pour cela, nous allons agir sur deux fichiers :

  • /etc/bind/named.conf.default-zones : pour déclarer la zone inverse et son fichier de zone dans Bind9;
  • /etc/bind/ncad.fr.hosts : fichier de zone à créer contenant tous les enregistrements DNS de la zone inverse du réseau 10.0.0.0/24.

Définition de la zone inverse

Nous allons indiquer à Bind9 quel fichier il doit consulter pour effectuer la résolution inverse de toutes les IP du réseau 10.0.0.0/24. Ce fichier hébergera la zone DNS inverse du réseau 10.0.0.0/24 et devra donc être crée. On édite le fichier /etc/bind/named.conf.default-zones et on y ajoute les informations suivantes :

zone "0.0.10.in-addr.arpa" {
        type master;
        file "/etc/bind/0.0.10.in-addr.hosts";
};

Avec :

  • type master : pour indiquer à Bind9 qu'il est le serveur primaire pour cette zone;
  • file "/etc/bind/ncad.fr.hosts" : fichier où sera hébergé la zone DNS inverse.

Création de la zone DNS inverse

Maintenant, il faut créer le fichier contenant la zone DNS inverse permettant la résolution inverse des adresses IP du réseau 10.0.0.0/24. Dans cette zone on va y renseigner un enregistrement SOA (Start Of Autority) et un enregistrement NS (Name System).

$ttl 38400
$ORIGIN 0.0.10.in-addr.arpa.
@ IN SOA 10.0.0.170. tech.ncad.fr. (
      2012121601
      10800
      3600
      604800
      38400 )
      NS 10.0.0.170.

La définition d'une zone inverse est identique à celle d'une zone DNS standard. Il n'y a que le nom de la zone qui diffère.

Ajout d'un enregistrement PTR

Les enregistrements DNS de type PTR permettent d'affecter à une adresse IP un nom de domaine.

Précédemment, on avait définit un enregistrement DNS de type A avec pour nom de domaine www.ncad.fr pointant vers l'adresse IP 10.0.0.140. On avait vérifié l'enregistrement grâce à la commande nslookup qui donnait le résultat suivant :

nslookup www.ncad.fr 10.0.0.170
Server : 10.0.0.170
Address : 10.0.0.170#53

Name : www.ncad.fr
Address : 10.0.0.140

Cependant, si on effectue la commande nslookup sur l'adresse IP, cette dernière ne retournera aucun résultat :

nslookup 10.0.0.140 10.0.0.170
Server: 10.0.0.170#53
Address: 10.0.0.170

-- server can't find 140.0.0.10.in-addr.arpa.: NXDOMAIN

Pour définir un reverse DNS il faut utiliser l'enregistrement PTR avec les informations suivantes dans cet exemple :

  • adresse IP : 10.0.0.170.
  • le nom du reverse DNS : www.ncad.fr.

Dans la zone DNS inverse, ces paramètres prendrons la forme suivante :

140   IN PTR www.ncad.fr.

Au final, la zone DNS ressemblera à ceci :

$ttl 38400
$ORIGIN 0.0.10.in-addr.arpa.
@ IN SOA 10.0.0.170 tech.ncad.fr. (
      2012121602
      10800
      3600
      604800
      38400 )
      IN NS 10.0.0.170.
140   IN PTR www.ncad.fr

Pour vérifier que l'enregistrement a bien été chargé sur la zone, on peut exécuter la commande suivante en interrogeant directement le serveur DNS primaire :

nslookup 10.0.0.140 10.0.0.170
Server : 10.0.0.170#53
Address : 10.0.0.170

Name : www.ncad.fr
Address : 193.15.65.2

La définition d'un reverse DNS pour un serveur de messagerie est important. La vérification de la présence d'un reverse est un test afin d'éliminer les serveurs de SPAM qui n'en possèdent généralement pas (PC zombis).